Busnel Lyvia Le Secret des Cathares Chapitre 1.pdf


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« -Bonjour mon épouse, salua-t-il sa femme.
Il se tourna vers moi et me fit signe de me redresser.
-Demoiselle Constance.
Je lui fis un petit signe de tête amicale. Le prince Louis était un homme plutôt
charmant et d’un humour à toute épreuve. Pourtant aujourd’hui, sa mine était
sombre, signe d’une bien triste nouvelle.
-Damoiselles, pouvez-vous nous laisser ? demanda le prince. »
Nous sortîmes toutes de la pièce en silence, suivi par le troubadour. Je jetai un
dernier regard à Blanche et Louis. Celui-ci ferme la porte derrière nous mais je
vis bien le regard interrogateur de la princesse. Que se passait-il ? peu importe.
Je le saurais un jour ou l’autre. Il suffisait d’attendre. Malheureusement pour
moi, je n’étais pas réputée pour ma patience à toute épreuve.
Je fis demi-tour, me dirigeant vers les jardins du palais. J’avais bien envie de me
dégourdir les jambes même en ce mois de janvier. L’été de Carcassonne me
manquait atrocement. Mon sang du Sud n’était pas fait pour supporter de tels
hivers. Avant que je puisse arriver au jardin, un homme m’interpella. Je me
retournai vers la provenance de la vois. Mon fiancé arrivait dans ma direction,
un sourire conquérant sur le visage. Simon de Montfort, seigneur de Montfortl’Amaury, comte de Leicester et de quatorze ans mon aîné. Mais son âge
n’enlevait rien à son allure. Il portait les cheveux blonds mi-longs depuis son
retour de croisade. C’était un excellent combattant et un défenseur zélé de la
cause catholique. J’étais moi-même catholique, bien sûr, mais je ne comprenais
pas l’intérêt d’aller tuer d’autres hommes sous prétexte que nos religions étaient
différentes. Mon fiancé ne partageait pas mon avis. Pour lui, les hérétiques
devaient être tués jusqu’au dernier. Il portait également une barbe touffue depuis
son retour que je n’appréciais guère, lui donnant un air faussement négligé.
« -Constance, c’est un plaisir de vous revoir, me salua-t-il aimablement en me
gratifiant d’un baise-main.
-Moi de même, comte, le saluais-je à mon tour, un petit sourire au coin des
lèvres.
-Vous pouvez m’appeler Simon, après tout, nous serions bientôt mari et femme,
me fit-il remarquer, plantant ses yeux sombres dans les miens. »