Busnel Lyvia Le Secret des Cathares Chapitre 1.pdf


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Voilà le fond du problème. Les Cathares. Une nouvelle doctrine ayant fait son
apparition depuis une cinquantaine d’années, notamment dans le Sud du pays,
près de Toulouse. Les Cathares rejetaient le luxe ostentatoire de l’Eglise abusait
de ses privilèges au risque de perdre le caractère sacré de leur foi. Pourtant, les
Cathares n’étaient pas si différents de nous, malgré leur culte différent du nôtre.
Mais il ne respectait pas l’Eglise, ni sa hiérarchie. Et cela, le pape ne pouvait le
tolérer. Mon ami d’enfance, Jourdain de Saissac, était un cathare, tout comme
son père. Et je les aimais comme des membres de ma famille. Mais cela, Simon
de Montfort ne le comprendrait jamais.
« -Tout comme votre frère à Carcassonne…marmonna-t-il dans sa barbe.
Je lui jetai un regard outré.
-Mon frère n’a rien à voir dans cette affaire, comte. Laissez-le en dehors de
cela. »
Sans attendre son autorisation, je fis volte-face et me dirigeai vers le jardin. Cette
fois, j’avais vraiment besoin de prendre l’air. Que venait d’insinuer Simon ? Que
la guerre était proche ? Le pape était connu pour son caractère intransigeant et
vindicatif. Il ne laisserait pas le meurtre de son légat sans conséquences. Et
quelles conséquences ? une guerre se préparait. Je n’avais aucun doute là-dessus.
Je devais rejoindre mon frère à Carcassonne le plus vite possible. Il était
certainement au courant de cette affaire mais j’avais besoin d’être auprès de ma
famille si la guerre venait à prendre la route du Sud. Mes pas me conduisirent
bientôt près du jardin intérieur du palais. A mon grand soulagement, il n’était
guère fréquenté en ce mois de janvier. Je resserrai ma fourrure autour de moi,
essayant de ne pas sentir le froid. Mais c’était impossible. Je poussai un soupir
qui se transforma en buée dans l’air glacial. Mon regard se perdit dans le vide,
songeant à mes terres. Presque cinq années que je n’y étais pas revenue, la vie à
la cour en tant que dame de compagnie de Blanche de Castille me prenait tout
mon temps. Mon esprit s’égara vers mon frère, Raimond-Roger Trencavel et
mon ami d’enfance Jourdain de Saissac. Que devenaient-ils ? Comment allaientils ? m’avaient-ils oubliée ? Non, cela était impossible. Dans sa dernière lettre,
mon frère me répétait que je lui manquais atrocement et qu’il espérait bien me
revoir au cours de cette année. Je souris malgré moi quand des éclats de voix
parvinrent jusqu’à mes oreilles.