Busnel Lyvia Le Secret des Cathares Chapitre 1.pdf


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Prologue :
Carcassonne. Juillet 1195.
Le cavalier poussa un soupir de soulagement. Il n’était plus très loin. Plus que
quelques mètres. Les remparts de Carcassonne se détachaient dans la lueur
imperceptible de l’aube. Bientôt, il serait chez lui. Il talonna sa monture, la
poussant à continuer son chemin. Il était si près du but.
Les grandes tours de défense se dressèrent contre lui, le coupant momentanément
de la lumière du soleil en ce mois de juillet 1195. Nul doute, la journée sera
chaude dans les terres du Sud. La herse s’ouvrit finalement devant lui et le
cavalier s’engagea dans les rues de ville.
Malgré l’heure matinale, les artisans et les marchands étaient déjà installés, se
battant à qui vendra le plus de produits. Les femmes se dirigeaient vers la rivière
pour laver le linge de la veille. Quant aux hommes, leurs pas les menaient vers
les champs. Mais le cavalier n’était pas ici pour retrouver sa vie d’antan. Il
dirigea son cheval vers le château comtal, situé un peu plus loin dans la ville. Il
se jeta plus qu’il ne descendit de sa monture, la confia à un garde et se précipita
vers le château, tenant fermement sa besace entre ses mains. Ce qu’il transportait
depuis tout ce temps valait plus que sa propre vie.
Il se dirigea sans attendre vers la salle d’audience où, il en était certain, l’homme
l’attendait. Il n’eut pas tort. Le cavalier esquissa une petite révérence devant
Bertrand de Saissac. Celui-ci se retourna vers lui, ses yeux noirs brillant
d’impatience. Il passa sa main dans ses cheveux autrefois d’un noir de jais. Le
temps n’épargnait personne. Des petites mèches grisâtres avaient fait leur
apparition dans sa chevelure mais, sur l’instant, l’homme n’en avait plus rien à
faire. Bertrand sourit de satisfaction à l’approche du cavalier.
« -Vous l’avez ? demanda-t-il, s’avançant à grandes enjambées vers le cavalier.
-Oui, Monseigneur.
Pour toute réponse, il sortit le précieux trésor de sa besace. Bertrand de Saissac
resta un instant coi devant ce calice, comme paralysé par ce qu’il voyait. De son
vivant, jamais il n’aurait pensé le voir un jour, et pourtant, il était finalement là,
sous ses yeux. Le secret le mieux gardé de toute la chrétienne. Il devait admettre