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CAT 004 Michel Marmin par Diego Murcia - Book PDF


CAT 004 Michel Marmin.pdf



Nom original: CAT 004 Michel Marmin.pdf
Auteur: Diego Murcia

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P

I

A

I !

CRIS PROPHETIQUES DES CORBEAUX D'APOLLON

CATALOGUE ALEXANDRE / 004
MICHEL MARMIN
CHEMIN DE DAMAS
ET D'AILLEURS
( Editions Auda Isarn / Février 2018 )

3

Le chemin des dames est le plus illuminatif. Mortel aussi. Surtout quand l'âge
s'avance vers vous. Les filles en robe d'écarlate vous tournent le dos. Ce n'est pas grave
le poëte est un voyeur. Comme Janus. Un regard vers l'autre. Et l'autre vers l'un-soi.
Avec entre deux, la jonction du vers. Césure à l'hémistiche. Heidegger n'en parle pas,
mais certains chemins – de préférence ceux qui ne mènent nulle part et retournent
donc en votre intériorité – empruntent parfois des passerelles branlantes de feu et de
glace. Communément, l'on nomme ces sentes obscures, poésie. Il est remarquable à
voir comment la plupart des contemporains s'en détournent. On préfère s'adonner à
des succédanés, le blanc et le noir, la gauche et la droite, le bien et le mal, la terre et le
ciel, la liste est longue, interminable même, alors autant foncer à l'originelle partition,
prose et poésie. Mallarmé plus cru, parle de Vers et Prose. Railleurs, ne cherchez point
ailleurs. Car ailleurs il n'y a rien. Ou choses d'insignifiance.
Les chemins marminiens plongent tout droit au cœur de la difficulté. S'en
explique en une courte préface. Identitaire, en quelque sorte – il n'est point de poésie
sans originéité – pour la belle langue françoise de nos temps de haute détresse, la
lyrique du dix-neuvième siècle, ce qui n'empêche les racines de sourdre à l'antique
veine troubadourienne. L'on a touché au vers s'écria le grand Stéphane, autant crier
dans le désert, pour la multitude la piste naturelle et salvatrice sera donc celle de la
prose. Lorsqu'ils ont cassé leur jouet les enfants s'amusent avec ses débris. Ce n'est pas
grave disent-ils, mais certains remarquent que le chameau de la communautaire prose

ne se métamorphose pas aussi facilement que cela en l'héraldique lion de la poésie.
Lorsque l'éléphant est entré dans le magasin de porcelaines, presque tous
s'empressent de raccommoder les soupières brisées, plus rares sont ceux qui s'occupent
des blessures de la grosse bête. Approche dangereuse, opine-t-on. Michel Marmin est
de cette cohorte. En plus, il prend tous les risques. Trompe ( éléphantesque ) quelque
peu son monde en avançant sous des boucliers de paille tressée, Hérédia, Aragon...
pour finir par se glisser sous la patte du monstre, François Coppée en oriflamme.
François Coppée, l'anti-poète par excellence, le maître du prosaïsme poétique –
encore faudrait-il supprimer cette épithète par trop élogieuse – les gorges chaudes ne
manqueront pas de hurler avec les loups de la bienséance littéraire, oubliant les dizains
de Rimbaud et Verlaine dans l'Album Zutique comme en exercices préparatoires en vue
de mieux. Et puis peut-être plus significatif, Méry Laurent ne préféra-t-elle pas le
poète des Humbles à Mallarmé ! Quand une femme s'en mêle... Michel Marmin limite
les dégâts, c'est lui qui se mêle des femmes.
Et c'est parti Comme en quatorze. Au cœur de la mêlée. En la troisième partie
centrale du recueil. A l'endroit exact de la soudure. Sitôt le septuor. Mais six + six =
douze. Il en faudrait quatorze. Suffit d'en rajouter deux. Au milieu. La divine cheville.
Michel Marmin en donne la transcription mathématicale : 6 + 2 + 6. Nous avons le lieu
et la formule. Reste encore à appliquer cette structure absolue au réel
incommensurable. Qui possède un autre nom : le spectacle de la vie. La déclinaison de
l'existence. Fonctionne comme une chausse-trappe, une pompe aspirante, le poème ne
fait plus semblant d'avoir un début, une fin, ni même un milieu, suffit d'aligner les
moments inspiratifs remémorés comme ils viennent, au hasard, mais au hasard aboli,
puisque c'est la structure opératoire qui appelle, commande et englue leur venue. Les
indiens possédaient des attrape-rêves, la poésie de Michel Marmin fonctionne en tant
qu'attrape-réalité. Les esprits faibles se perdront dans ce désordre apparent :
Novembre 2006
Les deux gars de Vierzon penchés sur l'eau de la citerne.
Le trésor de Berseel mouillé dans les orties de Pâques.
La fille en violet chassée au loup à la Coquille.
La poignée de l'Opel montée sur la fusée lunaire.
(…)
Le poème fonctionne à la manière d'un miroir aux alouettes, diffractant les instants
d'une vie, les retenant prisonniers, les teintant de par leur nombre d'une aura de
surréalité, à croire que nous sommes étrangers à notre existence.
Cette partie centrale – l'on peut parler d'une double mise en abyme - fonctionne
– par son rallongement métrique - comme la faitière du toit qui réunit deux pentes
opposées. Ici, l'initiale ( 1 et 2 ) de vers classiques, là, la terminale ( 4 ) de prose. Il est
permis d'en inverser le sens. Dans tous les cas, elle permet le passage de l'une à l'autre
ou de l'autre à l'une.
2
Quatrains des quatre temps. Ne sont pas loin, mais en lointaine sourdine - ce qui
affleure éclora plus tard - de ceux de Pibrac, de Pierre Louÿs, même si la fantaisie
contrerimesque de Paul-Jean Toulet sied en épigraphe. Notons que partout

l'abondance des noms propres ne sont pas sans équivoquer ceux du funèbre Testament
de Villon. Fuite des âges et des saisons. Mais ici saisie en éventail en sa continuité,
heures, minutes secondes, éblouissances et ratages, mais au final le trou noir. Un rappel
avant que le rideau ne tombe, même si l'on en rit et s'en arrange. Des fragments de vie
ne forment pas une vie, mais le tout n'est constitué que de fragments. Inutile d'en
appeler à Lamartine. Mais pourquoi ceux-ci, plutôt que tous les autres qui sont omis.
Nous n'en saurons rien. Choix de l'auteur-roi dont le cœur a des raisons qui nous
échappent. Notons qu'un simple sondage stratigraphique en archéologie permet
d'évoquer toute une civilisation inconnue. La vie est une amertume souriante que l'on
préfèrerait ne jamais adjoindre à la bière terminale. Vous aurez beau vous amuser et
vous obstiner à traîner des pieds, vous ne raterez pas le dernier train.
1
Si le temps nous échappe, le présent est notre royaume. Ces Chemins de Damas et
d'ailleurs débutent par un bouquet de Chansons Nouvelles, ces instants magiques glanés
au travers de notre vie. Sont chronologiquement étiquetés. Fragmences de nos
éternités. A nous. Posés délicatement sur l'étagère même si le souvenir de nos victoires
ne sont que l'autre face de nos plus grandes défaites. Michel Marmin, tel qu'en luimême, ses appétences et ses couleurs que l'on porte haut et fièrement. Parce que, plus
grands que nous, ils nous dépassent et nous complètent. Ne reste qu'un sentiment de
terrible solitude, de n'avoir pas été exaucé, de courir sans cesse après une grandeur qui
fuit. Rien ne sert de gémir. Michel Marmin n'exhale aucune plainte. Le grand rêve des
hommes s'éloigne et ces courts poèmes nous poignent. Autant de poignards enfoncés
dans nos regrets. Nous rêvions d'être poésie épique et splendide mais nous ne sommes
que pages de proses existentielles dispersées au vent mauvais.
4
Journal de Marche, entre piéton de Paris, de Damas, d'ailleurs et chasses subtiles,
le grand rêve poétique des hommes perdu, ne reste que la prose des femmes. La
dernière chasse. Le trésor à portée de mains et la collection des occasions enfuies.
Encore une fois, l'on ne peut pas ne pas penser à Pierre Louÿs et ses fiches
systématiques sur ses rencontres féminines. Mais ici la proie se dérobe. La prose est
somptueuse – tueuse et sommitale – faut dire que les sujets d'étude possèdent
l'offrande intrinsèque de leur beauté plastique et la volition intérieure de leur attitude.
Prose descriptive par la force des choses, car la poésie est fille de l'action. Prose des
roses et proze des culs. A l'image de cet étendard fessier, ce drapeau rouge, que la
couverture d'Orick nous projette au visage comme le torero sa muleta vindicatrice au
mufle du taureau. Se dérobent toujours au dernier moment, lorsqu'il faudrait porter
aux nues, afin de lécher cons et culs, se délecter de ces nectars de peaux de toutes les
couleurs, de tous les âges. Nos faims et nos fins sont rapaces insatiables. Qui se
repaissent de Prométhée. Plus qu'elles ne veulent donner.
0
Une poésie, pour qui sait lire. Qui n'ignore pas que les temps de tristesse sont
depuis toujours, depuis Ovide, depuis les dizains de Du Bellay, que même lorsqu'il ne
reste plus que des cendres dispersées du phénix de la poésie, que même lorsque la vie
vôtre se retire comme la lymphe des empires évanouis, la lyre du poëte Michel Marmin
chante toujours dans les trophées déchirés de ses vers, ces oriflammes ironiques des

soirs de batailles perdues qu'il hisse en signe de triomphe. Car la beauté des femmes ne
meurt jamais. Même si Orphée se retourne encore et encore. Sans quoi il n'y aurait, ni
désir, ni exigence de poésie, ni poursuite du rêve inaccompli jusqu'en ses ultimes
filaments. Et il n'existerait point de promesse fondatrice de retour.
Donne-moi des nouvelles de l'empereur Julien,
de la pauvre Hypathie et du noble Symnaque.
Les enfants de la louve ont entendu le chien
annoncer ton retour, debout à la bastaque
*
**
Nombreux de nos jours sont ceux qui griffonnent des poèmes épars, quant à
édifier un recueil... l'art de ces tours de guerres poétiques qui défient et résistent à
l'assaut des ennemis et du temps, le secret architectural s'en est perdu. Pire, le
sentiment de leur nécessité a disparu. Merci à Michel Marmin, en l'âge des êtrales
lézardes, d'avoir édifié une de ces citadelles imprenables de poésie, d'angle, d'appui, et
d'attaque.
André Murcie.
CATALOGUE ALEXANDRE entend s'intéresser aux livres et autres objets littéraires récemment
parus. Certains parce qu'ils croisent notre route un peu par hasard et d'autres parce qu'ils
proviennent de lieux privilégiés. Tours d'attaque ou de défense que certains s'acharnent à édifier
afin de résister à un arasement culturel prémédité.
PIAI ! possède ses centres d'intérêts : antiquité gréco-romaine / romantismes / analyses métapolitiques.
PIAI ! ne s'interdit aucun champ du possible / Envoi courriel des n° pour information ou sur simple demande.
PIAI ! Paraît toutes les semaines au jour d'Aphrodite. Caprices ou Nécessité imposeront numéros intermédiaires.

Tout courrier : littera.incitatus@gmail.com / André Murcie, 48 rue d'Esternay, 77 160 Provins.


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